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Marc-Antoine Dumont
Économiste senior
Canada : le solde commercial est tombé en déficit en décembre
Faits saillants
- Après avoir affiché un excédent de 1,1 G$ en novembre, le solde commercial international du Canada pour les marchandises est tombé en territoire négatif en décembre avec un déficit de 0,3 G$, conformément à notre prévision.
- Les exportations ont chuté pour un deuxième mois consécutif, avec une baisse mensuelle de -1,9 %, tandis que les importations ont connu une légère progression de 0,2 % au cours du mois. Les volumes d’exportation ont augmenté de 0,2 %, tandis que les importations réelles ont affiché un gain plus robuste de 0,8 %.
- Après avoir enregistré un excédent de 19,7 G$ en 2022, le plus important depuis 2008, le solde commercial est revenu en territoire négatif avec un déficit de 1,4 G$ en 2023.
Commentaires
Comme prévu, les résultats de décembre pour les échanges commerciaux ont été influencés par les prix, puisque l’appréciation du dollar canadien a eu un effet à la baisse sur les prix des exportations et un effet à la hausse sur ceux des importations. Même si elle est contre-intuitive, cette situation s’explique par le fait que la plupart des transactions sont effectuées en dollars américains et sont ensuite converties en dollars canadiens. Par conséquent, l’appréciation du huard se traduit par une baisse des exportations nominales et une augmentation des importations.
Dans ce contexte, 7 des 11 catégories de produits d’exportation ont reculé en décembre, la baisse mensuelle étant principalement attribuable aux véhicules et pièces automobiles (-8,2 %) ainsi qu’aux produits énergétiques (-3,1 %). Cela dit, les aéronefs et autres matériel et pièces de transport (+12,3 %) ont continué d’enregistrer de bons gains, pour un troisième mois consécutif de croissance. Au cours des prochains mois, la baisse des prix du pétrole et le ralentissement de la production industrielle mondiale devraient peser sur les exportations. Cependant, le démarrage des activités de deux nouveaux pipelines cette année, un pour le pétrole et un pour le gaz naturel, devrait soutenir une hausse des volumes d’exportation d’énergie au second semestre de 2024.
Du côté des importations, les biens de consommation (+9,4 %) expliquent la majeure partie de la hausse. En excluant cette catégorie, les importations ont reculé de 2,0 % en décembre. Cette baisse provient du matériel et des pièces électroniques et électriques (-5,7 %), des produits chimiques de base et industriels, des produits en plastique et en caoutchouc (-3,8 %) et des produits énergétiques (-9,9 %). La faiblesse de cette dernière catégorie était attendue en raison des interruptions de production qui ont forcé les fournisseurs canadiens à se tourner vers le marché international pour combler l’écart de production en novembre.
Implications
Les données commerciales d’aujourd’hui n’influencent pas beaucoup notre prévision du PIB réel pour le quatrième trimestre évoquée dans nos plus récentes Prévisions économiques et financières, Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. qui demeure autour de 0,5 % (variation trimestrielle à rythme annualisé). Cette prévision est supérieure à celle de 0 % de la Banque du Canada dans son plus récent Rapport sur la politique monétaire,mais inférieure aux résultats du quatrième trimestre suggérés par les chiffres sur le PIB réel mensuel par industrie. Bien que le résultat soit globalement positif, il s’agira d’une sixième contraction trimestrielle consécutive de l’activité économique par habitant. Cela renforce notre point de vue selon lequel la Banque du Canada maintiendra les taux inchangés à sa prochaine réunion et commencera à les réduire vers le milieu de 2024.
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