Les gens développent des problèmes de santé mentale pour diverses raisons. Parfois, ces troubles sont biologiques. D’autres fois, ils découlent d’un traumatisme ou d’un stress. D’autres fois encore, nous en ignorons tout simplement la cause. Or, peu importe leur raison, les problèmes de santé mentale sont tout aussi réels que les maladies physiques, comme le diabète. Alors, pourquoi les personnes qui en sont atteintes sont-elles traitées différemment?
C’est simple : en raison des préjugés.
Qu’entend-on par préjugés?
Les préjugés, ce sont des croyances, souvent négatives et injustes concernant un groupe de personnes. Il s’agit de stéréotypes défavorables. Et ils sont une réalité pour de nombreuses personnes atteintes de problèmes de santé mentale. Ces préjugés peuvent bouleverser leur vie et les empêcher d’obtenir l’aide dont elles ont besoin.
Trois types de préjugés entourant la santé mentale
Il y a trois types de préjugés. Ceux-ci n’ont pas tous la même origine. En fait, ils ne sont pas toujours de source externe :
1. Les préjugés sociaux découlent de l’attitude négative des parents, des amis, des collègues et des patrons à l’égard des problèmes de santé mentale.
2. L’autostigmatisation désigne l’attitude négative des personnes atteintes de troubles mentaux au sujet de leur propre état de santé, y compris la honte intériorisée qui peut les empêcher d’obtenir de l’aide parce qu’en le faisant, elles admettraient la source de leur honte.
3. Au travail, les préjugés peuvent découler de politiques qui imposent des limites aux personnes atteintes de troubles mentaux (comme un régime collectif qui couvre les maladies physiques, mais qui n’offre aucun soutien en santé mentale).
Comment les préjugés liés à la santé mentale touchent-ils les gens au travail?
Souvent, les personnes atteintes d’un problème de santé mentale ont de la difficulté à accomplir leurs tâches quotidiennes. Si elles croient, en plus, qu’elles doivent dissimuler leurs symptômes en raison de leur honte ou de leur peur d’être jugées, elles risquent d’éprouver encore plus de difficultés.
Celles-ci peuvent s’aggraver si leurs collègues doutent de leurs difficultés et croient qu’elles se laissent tout simplement aller. Comme l’a dit une des personnes qui a contribué au Rapport sur la santé mentale produit par Ad Hoc Research pour Desjardins Assurances en septembre 2021 : « Les gens pensent ou disent que nous mentons, exagérons, tentons d’éviter nos tâches, ou sommes paresseux ou faibles, ce qui nous fait hésiter à demander de l’aide. La honte et les préjugés abondent en matière de santé mentale et de dépendances ».
Les coûts liés aux préjugés entourant la santé mentale
Selon le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), les problèmes de santé mentale sont la première cause d’invalidité au Canada :
- Les employés atteints de troubles de santé mentale ont tendance à s’absenter du travail plus souvent que les autres et à être absents plus longtemps.
- Chaque année, les troubles de santé mentale coûtent environ 51 milliards de dollars à l’économie canadienne.
- Outre les coûts directement liés à la productivité réduite, il y a aussi des coûts indirects, comme l’absentéisme, le présentéisme et le roulement des employés.
Quatre façons de faire tomber les préjugés entourant la santé mentale
Certains aspects des troubles de santé mentale sont hors de votre contrôle. Or, vous pouvez en contrôler un en combattant les préjugés qui les entourent.
Réfléchir avant de parler
Les termes stigmatisants sont omniprésents. Combien de fois avez-vous entendu des commentaires comme « Elle est vraiment obsessive » ou « Il se comporte comme un schizo aujourd’hui »? Bien que de tels énoncés puissent sembler anodins, ils peuvent être nuisibles à une personne atteinte d’un trouble de santé mentale et la faire hésiter à se confier. En évitant de tels propos, on peut ouvrir la porte aux personnes qui ont besoin d’aide.
Les préjugés sont des obstacles
Selon le CAMH :
- 64 % des travailleurs de l’Ontario craindraient les répercussions, sur le travail, d’un collègue atteint d’un trouble de santé mentale
- 39 % des travailleurs de l’Ontario n’avoueraient pas à leur patron qu’ils souffrent d’un trouble de santé mentale
Créer des espaces sûrs
Les gens doivent être en mesure de parler de leurs difficultés sans avoir peur d’être étiquetés comme « fous » ou « instables », ou de ne pas être pris en compte pour une promotion. Les chefs d’entreprise peuvent donner l’exemple en dévoilant leurs propres défis ou en racontant comment ils sont parvenus à surmonter un trouble de santé mentale. De même, c’est important d’encourager activement les employés à s’exprimer s’ils se sentent dépassés par les événements, et ce, avant que la situation dégénère.
Normaliser les jours de santé mentale
Les jours de santé mentale font l’objet de nombreuses blagues, mais qu’est-ce qu’ils ont de drôle en réalité? Personne n’hésite à s’absenter du travail pour une grippe, mais qu’en est-il lorsqu’il s’agit de prendre un jour ou deux de congé pour composer avec le stress quand on se sent éprouvé? C’est une tout autre histoire. Le fait d’encourager les employés à prendre une journée de maladie pour gérer un trouble de santé mentale peut atténuer leurs craintes de faire l’objet de préjugés et leur insuffler la confiance nécessaire pour donner priorité à leur santé mentale.
Être proactif
Bien que le stress ne soit pas toujours négatif, un stress chronique incontrôlable peut entraîner des problèmes plus graves. Pour éviter l’épuisement professionnel de vos employés, vous pouvez les relier à des ressources avant que la situation s’aggrave. Vous pouvez aussi faire équipe avec des organisations comme Relief pour créer un environnement de travail propice à la santé mentale.
Le nouveau programme Relief Affaires est conçu pour fournir aux entreprises les outils nécessaires pour favoriser un climat de travail exempt de préjugés et encourager le dialogue à l’interne sur la santé mentale et l’épuisement professionnel. Ce programme aide tous les paliers d’une organisation à adopter des comportements qui amélioreront l’équilibre travail-vie professionnelle et la qualité de vie. De tels programmes accompagnent les entreprises qui tiennent à faire tomber les tabous entourant la santé mentale.
Normaliser les conversations entourant les troubles de santé mentale
Bien que les troubles de santé mentale soient en grande partie invisibles, ils peuvent toucher n’importe qui, indépendamment de l’âge, du sexe, de l’identité de genre, de la race, du revenu ou de l’emploi. C’est l’une des raisons qui expliquent l’importance de normaliser les conversations entourant ces troubles. L’absence de honte et de peur peut être libératrice et aider les gens à obtenir de l’aide plus tôt. De nos jours, les employés sont en quête de ressources pour les aider à s’en sortir, mais ils recherchent aussi des entreprises qui joignent le geste à la parole. Des entreprises où ils se sentent libres d’admettre qu’ils éprouvent certaines difficultés. Des entreprises qui accordent de l’importance à leur santé mentale. En fin de compte, les entreprises qui choisissent d’investir dans la santé mentale, et qui sont ouvertes à ce sujet, font un investissement stratégique clé dans leurs employés — et dans leur propre avenir.