Les jours passent à une vitesse fulgurante et votre enfant s’apprête à rentrer au secondaire. Mais voilà qu’une question vous taraude soudainement : est-il trop tard pour démarrer vos cotisations à un régime enregistré d’épargne-étude (REEE)? Les forces et champs d’intérêt du futur ado se dessinent, et il semble fort probable que votre rejeton poursuive ses études une fois son diplôme d’études secondaires en poche. Alors, on fait quoi pour financer ses ambitions?
La volonté de participer au financement des études postsecondaires est bien présente, mais au gré des projets et des événements de la vie, vous avez peu ou pas du tout participé au REEE de vos héritiers. Bonne nouvelle! Il n’est pas trop tard pour adapter votre stratégie et intégrer ce volet à votre planification.
Comme l’indique Angela Iermieri, planificatrice financière, l’idéal aurait été de démarrer les cotisations au REEE de votre enfant dès son plus jeune âge pour pouvoir accumuler plus d’argent et bénéficier pleinement des subventions gouvernementales. Mais elle est toutefois rassurante : le fait de s’y mettre un peu plus tard, lorsque votre enfant atteint l’âge de 12 ans par exemple, vous permettra tout de même d’amasser une somme fort intéressante pour ses études postsecondaires en bénéficiant d’un minimum de 20 % de subventions du fédéral et de 10 % supplémentaire au Québec.
Il est donc encore possible d’ouvrir un compte REEE pour mon enfant si ce n’est pas encore fait?
Oui, tout à fait. Pour avoir droit aux subventions l’année des 16 et 17 ans de l’enfant, l’une des conditions suivantes doit être respectée avant la fin de l’année civile où il atteint 15 ans :
- une cotisation d’au moins 2 000 $ a été versée au REEE pour l’enfant (et n’en a pas été retirée); ou
- une cotisation d’au moins 100 $ par année a été versée au REEE (et n’en a pas été retirée) au cours de quatre années.
Ainsi, il est très avantageux de s’y mettre dès l’entrée au secondaire de votre enfant, si vous percevez un intérêt de sa part pour des études postsecondaires. Par ailleurs, il n’est pas nécessaire qu’il aspire à des études universitaires, car les études postsecondaires de niveau collégial ou professionnel peuvent être admissibles au REEE. Estimez les frais liés aux études de votre enfant pour déterminer le montant à épargner dans un REEE.
Les cotisations sont admissibles aux subventions jusqu’au 31 décembre de l’année où l’enfant fête ses 17 ans.
Comment rattraper mes cotisations impayées?
En cotisant 2 500 $ par année, on reçoit le maximum accordé annuellement pour les subventions gouvernementales. Et pour rattraper les années perdues, on peut cotiser un montant de 2 500 $ supplémentaire par année, pour aller chercher les subventions à la fois de l’année en cours et celles d’une des années précédentes où l’on n’a pas cotisé. On parle donc d’un montant de 5 000 $ par année pendant 5 ans en prenant l’exemple d’un enfant de 12 ans, en guise de rattrapage.
Comment récupérer mes droits de subvention inutilisés?
En augmentant vos cotisations à 5 000 $ par année, vous pourrez obtenir le maximum des subventions accordées annuellement. En supposant que l’on s’y met dès l’entrée au secondaire de l’enfant, on cotisera un montant de 25 000 $, qui sera entièrement admissible à des subventions.
Il est possible de cotiser jusqu’à 50 000 $ par bénéficiaire à vie. Toutefois, pour atteindre le plafond cumulatif de subventions, il faut avoir cotisé un montant maximal de 36 000 $. Le maximum de subventions à vie au fédéral est de 7 200 $. Le Québec les bonifie de 3 600 $ avec l’incitatif québécois à l’épargne-études. L’Ontario, de son côté, ne possède pas de programme provincial d’épargne-études.
Existe-t-il certaines stratégies fiscales intéressantes pour maximiser les subventions?
Une stratégie fiscale particulièrement intéressante est celle d’utiliser le remboursement d’impôts généré par une cotisation à votre REER, pour l’injecter dans le REEE. Ainsi vous profitez d’une économie d’impôt selon votre taux marginal d’imposition et des subventions gouvernementales au REEE. Cette stratégie vous permet de maximiser les retours des gouvernements pour votre famille, et cette solution vous évite de devoir choisir entre les deux.
Gardez en tête que les subventions disponibles dans le REEE ont une durée de vie limitée, les cotisations sont donc à privilégier durant cette période afin de les maximiser. Sachez qu’une fois les études postsecondaires des enfants terminées, s’il y a des sommes restantes provenant du capital investi (cotisations), elles pourront être utilisées autrement : la réalisation d’un projet par exemple ou même l’augmentation de vos cotisations REER.
Comme les cotisations au REEE appartiennent au souscripteur (parent), il peut donc décider de les utiliser pour les études postsecondaires ou les récupérer pour les verser dans ses REER. Cet argent que vous avez mis de côté est un capital qui vous appartient, les subventions et les revenus générés sur les placements, eux, appartiennent à l’étudiant qui poursuit des études postsecondaires.