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Emprunts

Autocon­struction : pour éviter les mauvaises surprises

5 juin 2017
Adèle Manseau
Mouvement Desjardins

 L’envie de construire vous-même votre maison en partie ou en entier vous titille? Ce projet vous emballe et vous avez déjà votre plan en tête. Mais qu’en est-il de votre plan de financement?

Une très bonne préparation s'impose avant de se lancer dans un tel projet en évaluant d'abord ses besoins et, très important, sa capacité de payer.

Une très bonne préparation s’impose avant de se lancer dans un tel projet en évaluant d’abord ses besoins et, très important, sa capacité de payer. Daniel Desautels, directeur principal développement des affaires à la Caisse du Réseau municipal, répond à nos questions sur le sujet.

 Question : Par où commencer?

 Réponse : Une bonne pratique consiste à obtenir une préautorisation hypothécaire afin de connaître exactement le prix que vous pouvez vous permettre.

« Si la personne est déjà propriétaire et que sa maison n’est pas vendue, elle pourrait obtenir du financement pour acheter le terrain qu’elle convoite pour sa nouvelle maison, à certaines conditions. Par contre, si elle n’a pas vérifié sa capacité d’emprunt pour l’ensemble du projet avant de se lancer, elle pourrait se retrouver avec un terrain sans avoir les moyens financiers de construire la maison souhaitée.»

L’autocon­struction peut être très gratifiante, mais demande beaucoup d’énergie et de savoir-faire. Il faut y mettre du temps et une bonne planification : il est indispensable de prévoir tous les coûts, les plus détaillés possible, pour chacune des étapes de la construction. Le plan d’implantation doit être conforme aux réglementations municipales.

Le même principe s’applique au volet financier. Il faut prendre le temps de rencontrer son conseiller pour obtenir de l’information détaillée sur les étapes à suivre, les documents à fournir et les options de financement.

 Question : Quels sont les documents requis pour le financement?

 Réponse : Avant toute chose, le projet devra être évalué. L’autocon­structeur doit donc fournir les plans et devis (réalisés par des spécialistes), les coûts de constructi on détaillés, le permis de construction de la municipalité, l’échéancier ou plan d’implantation et l’offre d’achat du terrain ou l’acte de vente, si le membre possède déjà le terrain.

D’autres documents seront aussi requis pour obtenir le financement, par exemple l’avis de cotisation ou les baux et comptes de taxes des immeubles à revenus, s’il y a lieu. S’il s’agit d’une construction locative, le constructeur devra obtenir une licence d’entrepreneur de la Régie du bâtiment du Québec, comme constructeur propriétaire. La liste des documents requis pourra varier selon le prêteur et le projet.

 Question : Comment fonctionne le financement?

 Réponse : « Le financement est basé sur les coûts de construction. Selon l’institution financière avec qui fait affaire l’autocon­structeur, différentes façons de financer le terrain peuvent exister. À notre caisse, il peut se financer avec un prêt hypothécaire qui sera adapté par la suite pour inclure les frais liés à la construction », poursuit le directeur.

Ensuite, des déboursés progressifs sont effectués aux différentes étapes de réalisation du projet.

 Question : Quels sont les principaux pièges à éviter?

Dépassement de coûts involontaires et volontaires :

Les premiers relèvent des imprévus durant la construction, par exemple un problème lié aux travaux de fondations ou une mauvaise estimation des coûts liés à l’électricité, à la plomberie, etc. Les deuxièmes se résument aux « tant qu’à y être », si tentants lors d’une construction. Tant qu’à y être, pourquoi ne pas utiliser un matériau plus cher que prévu? Il est si beau!

Profiter d’aubaines… trop tôt :

La céramique de votre future cuisine est en promotion et vous voulez profiter de l’occasion? Attention! Le fait d’utiliser pour de la finition de l’argent prévu pour la construction pourra restreindre la marge de manœuvre lors du prochain déboursement progressif.

Lorsque l’évaluateur des travaux passe sur le chantier, il estime le pourcentage de réalisation de la construction pour autoriser le déboursé suivant en se fiant aux éléments installés, et non à l’inventaire. Alors, si le prochain déboursé n’était pas non plus prévu pour de la finition… les finances en subiront les contrecoups.

« Pour éviter les effets négatifs de ces pièges, nous suggérons toujours de prévoir entre 10 % et 15 % de plus en frais pour prévoir le coup. Nous recommandons fortement de souscrire à une assurance responsabilité, feu et vol, afin de bien se protéger et de protéger les employés sur le chantier », précise M.Desautels.

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Le Guide sommaire autocon­struction de Desjardins