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Sécurité numérique

Quand « l'argent facile » est trop beau pour être vrai

9 septembre 2022

Il y a plein de choses qui clochent dans le message reçu : une faute d’orthographe aux deux mots, la photo d’un gars qui tient de beaux billets verts devant sa voiture sport modifiée, une promesse de centaine de dollars par mois sans rien faire, à part avoir un compte en banque… C’est quoi le pire qui peut arriver? Voici comment fonctionne l’arnaque de l’argent facile.

L’arnaque de l’argent facile expliquée

Sur les réseaux sociaux, quelqu’un se fait passer pour l’ami d’un ami et nous envoie un message privé. Il propose une offre d’emploi fictive ou une façon de faire de l’argent facile. À un moment donné, il nous demande notre carte de guichet, notre numéro d’identification personnel (NIP) et les réponses à nos questions de sécurité. D’autres fois, il nous demande d’accepter un virement ou de déposer un chèque avec notre téléphone, et d’ensuite lui retourner les sommes.

On ne donne JAMAIS sa carte de débit ou son NIP à qui que ce soit. Sur les réseaux sociaux, on évite de répondre aux messages provenant de personnes qu’on n’a jamais rencontrées ou qu’on ne connaît pas très bien. Si quelqu’un prétend être l’ami d’un ami, on vérifie si c’est vrai en parlant à cette personne de vive voix. Attention si l’ami en question semble préoccupé : c’est possible qu’il soit lui aussi victime de l’arnaque!

L’histoire varie, mais la conclusion est la même. L’argent est déposé dans le compte bancaire. Il faut ensuite le retirer et le remettre à un ami de « monsieur voiture sport modifiée », en échange d’une récompense monétaire. Une fois le processus en marche, la promesse de « tu peux changer d’idée quand tu veux » disparaît vite. Et bien souvent, la récompense aussi.

D’où vient l’argent?

Les fraudeurs détournent des fonds par différents moyens. Par exemple, en ayant recours à l’hameçonnage, à la fraude par chèques ou à des arnaques pour obtenir de l’argent de leurs victimes. S’ils déposaient ça dans leur propre compte bancaire, ils ne resteraient pas « en affaire » bien longtemps. Alors, ils utilisent de jeunes complices comme intermédiaires, pour récupérer l’argent sans attirer l’attention vers eux.

Même si on n’a pas beaucoup d’argent dans son compte bancaire, ce n’est pas l’argent dans le compte qui intéresse les fraudeurs. C’est le compte lui-même, qui leur permet d’accéder aux sommes obtenues illégalement par un mécanisme qui semble légitime. L’opération est bien plus difficile à détecter quand un complice reçoit et retire discrètement l’argent à la place du fraudeur.

Pas de mal à personne?

Même si on trouve que c’est louche, les criminels ne manquent pas de bonnes raisons pour nous convaincre, comme :

  • « Tu diras que tu ne sais pas ce qui s’est passé avec ton compte et ils vont te rembourser. »
  • « Tu ne risques rien! »

Quand on donne volontairement accès à son compte, on devient responsable des transactions effectuées et les sommes fraudées pourraient être réclamées. Ce n’est pas génial de commencer sa vie avec quelques milliers de dollars en dette, de se retrouver sur la liste noire des personnes surveillées par les institutions financières ou de faire l’objet d’accusations criminelles. Des choses simples comme déposer sa paye ou emprunter pour acheter sa première voiture deviennent alors bien plus compliquées.

Avec ce genre de tache à son dossier et à sa réputation, il peut être impossible de s’inscrire à certains programmes d’études ou de se trouver un emploi en finance, en sécurité ou en justice par exemple.

Prudence sur les réseaux sociaux

Pour éviter d’être pris au piège, il faut se montrer prudent sur les réseaux sociaux. Choisir des paramètres de confidentialité élevés pour son compte, y compris les messages privés, aide à bloquer les demandes indésirables. Maintenant que l’on connaît l’arnaque de l’argent facile, on se méfie des offres semblables, qu’elles soient sur le Web ou ailleurs. Si ça semble trop beau pour être vrai, c’est probablement faux. On fait confiance à son instinct!

En limitant les renseignements qu’on diffuse et en se montrant prudent, on réduit les risques de se retrouver soi-même victime de vol d’argent ou d’identité.

Ne pas avoir peur d’en parler

Si on se fait approcher et qu’on reconnaît les grandes lignes du stratagème, on ne répond pas à l’offre et on en parle à un adulte de confiance. Ensuite, on communique avec son institution financière. Enfin, on informe le poste de police et le Centre antifraude du Canada au 1 888 495-8501 ou via le site Web : ils connaissent bien l’arnaque, il faut leur donner de l’information pour empêcher d’autres gens de se faire prendre.