À l’occasion des assemblées générales annuelles de Desjardins, M. Guy Cormier, président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, répond à des questions qui lui sont souvent posées par nos membres et clients. C’est l’occasion pour lui de revenir sur la performance financière de Desjardins et sa croissance, d’évoquer la situation socioéconomique au pays et de se confier sur une grande priorité : l’importance de se mobiliser pour accompagner la jeunesse dans la réalisation de ses rêves et ses projets.
Même avec la pandémie de ces deux dernières années, la performance financière du Mouvement Desjardins est au rendez-vous. Pouvez-vous nous en parler?
La performance du Mouvement Desjardins en 2021 est remarquable. Signe que les choses vont très bien, plus de 82 000 personnes et entreprises ont décidé de devenir membres du Mouvement Desjardins au cours de la dernière année. Les excédents s’élèvent à près de 3 milliards $, ce qui nous permettra d’accélérer notre transformation numérique, d’investir plus rapidement dans la qualité de nos produits, et d’assurer la compétitivité de notre offre pour nos membres.
Notre actif total atteint maintenant près de 400 milliards $. Le Mouvement Desjardins est la seule institution financière coopérative en Amérique du Nord avec un actif aussi considérable. On peut en être fier!
En quoi le fait d’être une coopérative est un élément distinctif ?
Une coopérative est une association de personnes : des gens qui ont pris la décision de se regrouper ensemble pour s’offrir des services, en l’occurrence des services financiers. La finalité de nos équipes consiste donc à travailler toujours dans l’intérêt de nos membres et de nos clients. Collectivement, ce sont eux les propriétaires de la coopérative. Et il s’agit d’un trait distinctif important.
Le deuxième élément concerne l’éducation financière. C’était très cher à notre fondateur Alphonse Desjardins : contribuer à l’éducation financière de nos membres et clients pour les rendre encore plus autonomes financièrement.
Le troisième trait distinctif, c’est le statut de propriété collective. Personne ne peut acheter le Mouvement Desjardins. Il appartient à plus de 4,3 millions de membres. Il s’agit d’un patrimoine collectif inaliénable qui nous appartient : une fierté pour le Québec et une fierté pour le Canada. Comme coopérative, Desjardins est donc un leader socioéconomique dans plusieurs facettes de notre vie et marque l’évolution de notre société de façon proactive depuis plus de 122 ans.
Comment entrevoyez-vous la relance socioéconomique au pays alors que plusieurs provinces canadiennes mettent fin à la majorité des mesures sanitaires ?
La pandémie nous a poussés à plusieurs prises de conscience, notamment l’importance de l’entraide et de la solidarité, des valeurs qui sont propres au Mouvement Desjardins et au modèle coopératif. Il m’apparaît évident que la relance doit s’appuyer sur ces valeurs pour relever les nombreux défis qui se dressent devant nous, qu’on pense entre autres à une meilleure inclusion sociale, aux enjeux climatiques, aux défis d’inégalités ou à l’accès à la propriété pour les plus jeunes.
Le Mouvement Desjardins va être au rendez-vous pour relever les défis liés à cette relance. Avec notre Fonds du Grand Mouvement, plus de 150 millions $ ont été injectés dans 650 projets alors que nous prévoyons y consacrer un total de 250 millions $ d’ici 2024. Ces projets visent justement à contribuer à une relance plus verte, plus inclusive, qui va faire évoluer la société et l’économie pour les prochaines années avec des valeurs qui se rapprochent beaucoup de celles de la coopération.
Desjardins semble accroître sa présence à l’extérieur du Québec depuis quelques années. Quelle est l’envergure de Desjardins dans les marchés hors Québec ?
L’envergure du Mouvement Desjardins ne cesse de croître, au Québec, mais aussi dans l’ensemble du Canada. De la Nouvelle-Écosse à la Colombie-Britannique, le Mouvement Desjardins accroît jour après jour son volume d’affaires et son nombre de clients, conformément à ses orientations stratégiques. Aujourd’hui, près du tiers de nos revenus est généré à l’extérieur du Québec.
Nous sommes aujourd’hui le deuxième assureur de dommages (automobile, habitation) et le cinquième assureur vie en importance au pays. Nous avons procédé au cours des dernières années à plusieurs acquisitions et partenariats d’affaires, notamment avec les partenaires du monde coopératif. Nos ambitions consistent d’ailleurs à poursuivre sur cette voie du développement de partenariats, afin de saisir de nouvelles occasions de croissance à travers le pays.
Notre envergure se traduit aussi par notre engagement dans la communauté. Avec le Fonds GoodSpark par exemple, c’est 3 millions $ que Desjardins injecte pour soutenir l’entrepreneuriat, les jeunes en Ontario et à travers le pays. Il s’agit d’une preuve supplémentaire de l’engagement de Desjardins dans le soutien aux communautés partout au Canada.
Vous avez souvent pris position publiquement afin d’inciter à ce qu’on en fasse plus pour les jeunes au pays. Pourquoi la jeunesse occupe une place aussi importante pour vous ?
Les jeunes ont été durement touchés par la pandémie et la crise sanitaire. Être privé de ses amis, de ses activités sportives, de ses loisirs, de son école, bref, être isolé socialement dans une période de notre vie où on forge notre identité, où on prend confiance en soi, où on réfléchit à notre avenir; c’est un prix très élevé à payer.
Alors, il faut que tout le monde se mobilise pour notre jeunesse, autant les gouvernements, le secteur privé, les organismes communautaires que le secteur de l’éducation. Tout le monde doit mettre l’épaule à la roue pour s’assurer qu’on prenne nos prochaines décisions avec un filtre : le bénéfice pour notre prochaine génération. Au cours des prochains mois, des prochaines années, il faudra constamment se poser la question : quel est le bénéfice pour nos jeunes? On leur doit bien ça.
Concrètement, comme leader de la plus grande institution financière coopérative en Amérique du Nord, comment pouvez-vous intervenir auprès des jeunes ? Comment votre organisation peut-elle soutenir la jeunesse ?
La première chose qu’il faut faire avec les jeunes, c’est de les écouter. Les écouter sincèrement, pour les comprendre et voir comment on peut les aider. C’est ce qu’on fait chez Desjardins. Nous avons remis l’année dernière 80 millions $ que l’on a injectés dans plus de 3 000 initiatives pour soutenir les jeunes. Notre Fondation Desjardins soutient aussi de nombreuses organisations du milieu de l’éducation, pour intervenir auprès des jeunes et favoriser la persévérance scolaire.
Aujourd’hui, les jeunes ont de grands défis devant eux, que ce soit les changements climatiques, l’accès à une première propriété, le vieillissement de la population, les iniquités intergénérationnelles. Ce sont tous des éléments sur lesquels le Mouvement Desjardins souhaite travailler pour contribuer à bâtir un monde meilleur. D’ailleurs, je souhaite qu’en 2023, Desjardins soit l’instigateur d’un grand événement pour discuter avec les jeunes et être capable de se projeter dans l’avenir pour encore mieux les soutenir.