Au Mali, la production d'oignons est une filière exploitée principalement par les femmes, sur de petites superficies. Les défis sont toutefois nombreux pour les agricultrices, qui peinent à accéder à la terre, au financement et aux connaissances techniques.
À Dougoulakoro, village paysan situé entre Baguinéda et Bamako, un groupe d'agricultrices ont décidé d'unir leurs forces au sein d'une association paysanne. Ramata Diarra, une jeune mère de 31 ans, en est la secrétaire administrative. Contrairement à la majorité des femmes du groupe, elle a eu la chance d'aller à l'école pendant quelques années : un avantage qui l'a grandement aidée au moment de demander un prêt pour l'association.
Ce prêt, elle l'a obtenu grâce au projet FARM et à ses partenaires locaux : l'Office du Périmètre Irrigué de Baguinéda (OPIB) et la Banque nationale de développement agricole (BNDA). Mené par Développement international Desjardins (DID) et SOCODEVI avec le soutien financier du gouvernement du Canada, le projet FARM vise à accroître la productivité et les revenus des petits exploitants agricoles maliens par un meilleur accès aux services financiers et à l'accompagnement technique.
Un prêt qui a fait toute la différence
« N'eût été l'appui du projet FARM, nous ne saurions que faire cette année, car nous n'avions pas les moyens financiers de travailler la terre », explique Ramata. Mais grâce au prêt de 2 500 000 FCFA (5 500 $CAN) obtenu par l'association, le groupe de femmes a pu démarrer sa production d'oignons. « Aucune des femmes de Dougoulakoro n'a subi le stress habituel des campagnes passées », explique Diarra.
Les revenus qu'elles en ont tirés leur ont permis de planifier la prochaine campagne, de subvenir aux besoins de leurs familles et d'améliorer leurs conditions de vie. « C'est grâce aux revenus de ma récolte que j'ai pu acheter une moto de seconde main, souligne avec fierté Ramata, dont le domicile est situé à 3 kilomètres du champ où elle cultive. Ma nouvelle moto facilite grandement mes déplacements entre le champ, la maison, le marché et le centre-ville où je dois me rendre pour faire les courses. Mes revenus m'ont même permis d'acheter 2 tonnes de ciment pour démarrer la construction de ma maison ».
La confiance en soi, un facteur clé de succès
Le projet FARM comporte aussi un volet consacré à l'éducation financière et au renforcement du leadership féminin. Grâce aux différentes formations que Ramata a reçues sur la prise de parole en public, le leadership et les techniques de communication, elle est maintenant beaucoup plus sûre d'elle. « Jusqu'à tout récemment, si j'avais dû parler devant un groupe, je lui aurais tourné le dos. Mais aujourd'hui, même devant le Président de la République, je serais capable de m'exprimer pleinement », soutient-elle avec fierté.
Avec 5 enfants et d'importantes responsabilités tant communautaires que familiales, Ramata ne peut que se réjouir de voir ses capacités ainsi renforcées. La voie vers l'autonomie et le succès est désormais tracée beaucoup plus clairement pour elle. « Alors que nous étions dans l'obscurité, le projet FARM nous a ouvert les yeux! » conclut-elle.
Le projet FARM
Le projet FARM fait l'objet d'une nouvelle recherche commandée par le Groupe canadien de réflexion sur la sécurité alimentaire (GRSA), un réseau d’organisations canadiennes de développement et humanitaires qui cherche à améliorer le travail du Canada en matière de sécurité alimentaire à l'étranger. Le projet FARM est l'une des six études de cas indépendantes menées en Afrique de l'Ouest qui démontrent comment le soutien à l'agriculture dans les communautés rurales peut améliorer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des communautés, mais aussi renforcer l’autonomie des femmes et des filles et accroître la résilience face au changement climatique.
Pour lire l'étude de cas FARM et d'autres rapports du projet de recherche du GRSA, vous pouvez consulter le site du Conseil canadien pour la coopération internationale. Lien externe au site. S’ouvre dans une nouvelle fenêtre.