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Florence Jean-Jacobs
Économiste principale
Faillites d’entreprises : comment se comparent le Québec et l’Ontario?
Plusieurs facteurs nous permettent d’expliquer la hausse marquée des faillites d’entreprises en 2024. Si certains sont bien connus, comme l’échéance des prêts du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC), on peut s’étonner de la persistance d’un niveau et d’un taux plus élevés au Québec que dans le reste du Canada, notamment en Ontario, et ce, plusieurs mois après l’échéance de janvier 2024. Le présent point de vue se penche sur les raisons sous-jacentes de cet écart.
Nous concluons que deux raisons sont de nature économique : la structure industrielle et la conjoncture (c’est-à-dire la moindre vigueur récente du Québec vis-à-vis de l’Ontario).
S’ajoutent à cela des explications autres que purement économiques, davantage liées à l’environnement d’affaires. Car même en ajustant les données pour tenir compte de la structure industrielle et de l’asynchronisme des cycles économiques, le Québec enregistre de plus forts taux de faillites que l’Ontario, et ce, de façon systématique dans tous les secteurs et à travers le temps.
Mais il faut nuancer ce constat, car le Québec a un moindre taux de fermetures d’entreprises que l’Ontario (et que la moyenne canadienne), ce qui semble indiquer que ses entreprises sont plus enclines à prendre la voie officielle de la faillite que d’autres voies de fermeture.
Il faut donc éviter d’analyser les données sur les faillites d’entreprises de façon isolée, car elles ne racontent qu’une partie de l’histoire. Si l’on tient compte de l’ensemble des fermetures, dont une faible proportion est issue de faillites, la situation du Québec n’a rien à envier à l’Ontario : le taux de fermetures d’entreprises est en réalité plus faible au Québec qu’en Ontario.
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