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Florence Jean-Jacobs
Économiste principale
Perte de 18 000 emplois au Québec en mars
Faits saillants
- La perte nette de 18 000 emplois en mars a fait grimper le taux de chômage à 5,0 %, comparativement à 4,7 % en février.
- La croissance annuelle du salaire horaire moyen a bondi, atteignant 4,6 % en mars. C’est bien plus qu’en février (3,3 %) et que l’inflation au Québec au premier trimestre à ce jour (3,3 % en janvier et en février).
- La croissance annuelle record de la population en âge de travailler (2,1 %) contraste avec la stagnation de l’emploi sur la période (graphique). Conséquemment, le taux d’emploi a diminué, pour s’établir à 61,3 % en mars, son plus bas niveau depuis juin 2022.
- Les heures travaillées sont demeurées relativement stables (+0,6 % comparativement à mars 2023).
- Tant l’emploi à temps plein que le temps partiel a diminué (-12 600 et -5 400 respectivement).
Commentaires
La baisse de l’emploi chez les jeunes de 15 à 24 ans est responsable pour près des deux tiers des pertes en mars. L’augmentation du chômage chez les jeunes est observée ailleurs au pays, surtout chez les étudiants. Ce phénomène pourrait en partie expliquer la hausse du salaire horaire moyen puisqu’un moins grand nombre de jeunes, avec une rémunération plus faible, tire la moyenne vers le haut.
Peu de secteurs ont été épargnés par les pertes d’emploi (tableau). Dans le secteur de l’hébergement et de la restauration, les gains de février ont été presque entièrement effacés en mars. Le secteur du commerce de gros et de détail, sensible aux humeurs des consommateurs, enregistre un deuxième mois consécutif de perte. Le secteur de la fabrication suit aussi cette tendance.
Implications
Bien que l’on s’attendait à ce que la contraction de l’activité économique se matérialise sur le marché du travail, la baisse de l’emploi en mars est particulièrement marquée. Le premier trimestre se solde avec une perte nette de 16 700 emplois, après un quatrième trimestre de 2023 stagnant (-1 900).
Malgré tout, le taux de chômage québécois est le plus faible parmi les provinces, à égalité avec le Manitoba, et bien en dessous de la moyenne nationale (6,1 %).
Les résultats de l’emploi de ce matin ne signalent pas d’embellie pour le moment, et on s’attend à ce que le deuxième trimestre demeure morose du point de vue de l’activité économique au Québec (voir nos plus récentes prévisions). Néanmoins, la confiance des entreprises et des consommateurs s’est légèrement améliorée au premier trimestre. Le ralentissement de l’inflation et la perspective de baisses de taux d’intérêt en milieu d’année devraient favoriser un regain plus convaincant du marché du travail à partir de l’été.
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