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Nouvelles économiques

États-Unis : ventes au détail timides à l’approche des Fêtes

17 décembre 2024
Francis Généreux
Économiste principal

Faits saillants

  • Les ventes au détail ont augmenté de 0,7 % en novembre, après un gain de 0,5 % en octobre (révisé de 0,4 %). Excluant les autos et l’essence, les ventes affichent une croissance de 0,2 %, comme au cours du mois précédent.
  • La production industrielle a diminué de 0,1 % en novembre, après un recul de 0,4 % (révisé de -0,3 %) en octobre.

Commentaires

La croissance des ventes au détail totales s’est avérée un peu meilleure que les attentes en novembre. Le consensus de Bloomberg prévoyait un gain de 0,6 %. La révision à la hausse des données du mois précédent est aussi un élément positif. Cela dit, le portrait est un peu moins flamboyant si l’on écarte les ventes de véhicules. Le gain mensuel de 2,6 % enregistré par celles-ci représente la meilleure croissance depuis janvier 2023 si l’on fait fi du rebond de juillet, qui était exagéré par un problème informatique chez les concessionnaires en juin. Excluant les automobiles, le gain des ventes au détail n’a été que de 0,2 % en novembre, soit la moitié de la croissance anticipée par le consensus.

 

Le seul autre secteur qui a bien performé en novembre a été celui des achats en ligne (nonstore retailers). C’est d’ailleurs une surprise, alors que l’on s’attendait à une moins bonne croissance de ce côté étant donné que le Cyber Monday tombait en décembre plutôt qu’en novembre cette année. La progression des ventes chez les autres types de détaillants est plus modeste et l'on observe même des baisses du côté des épiceries, des boutiques de vêtements, des grands magasins et de la restauration. La plus grande contraction provenait de la catégorie « autres ». Ces diminutions de la valeur des ventes ne s’expliquent pas non plus par une baisse des prix alors que la variation mensuelle des prix à la consommation a été positive pour toutes ces catégories. On remarque aussi plus de faiblesse du côté des biens non durables que du côté des biens durables (même en excluant les autos). Cela devrait se manifester dans les dépenses mensuelles de consommation au sein des comptes nationaux. La diminution (pire en termes réels) de la restauration pointe vers des difficultés du côté des services. Toutefois, sur l’ensemble du trimestre, la croissance de la consommation réelle devrait s’avérer plutôt bonne. Évidemment, la vigueur des achats des ménages à l’approche de Noël constitue un enjeu important pour les détaillants et pour la croissance économique. L’amélioration de certains indicateurs de confiance depuis l’élection du 5 novembre est de bon augure.

 

Alors que l’on pouvait espérer un rebond de la production industrielle en novembre, soit après le passage des ouragans et la fin de la grève dans le secteur aéronautique, la diminution de 0,1 % est plutôt décevante. Le consensus s’attendait d’ailleurs à un gain de 0,3 %. Même si le recul de la production totale est surtout dû à des diminutions du côté des mines et de la production d’énergie, la timidité de la hausse de la fabrication (+0,2 % alors que le consensus prévoyait un gain de 0,5 %) est la principale source de déception. On observe même une nouvelle baisse du côté de l’aéronautique (-2,6 %). La situation a toutefois été aidée par un regain du secteur automobile (+3,5 %) et de la machinerie (+2,1 %). Après l’essor de la construction au sein du secteur manufacturier au cours des dernières années, disons que la performance récente de la fabrication nous laisse sur notre faim. Une situation qui pourrait d’autant plus être compliquée par d’éventuels tarifs mis en place par la nouvelle administration Trump et par les représailles d’autres pays.

Implications

En dehors des bonnes nouvelles concernant le secteur automobile, les résultats de novembre des ventes au détail et de la production industrielle sont loin d’être resplendissants. Alors que d’autres indicateurs auraient pu faire pencher la Réserve fédérale vers un statu quo, les données d’aujourd’hui devraient la conforter dans son choix d’opter pour une baisse de 25 points de base de ses taux directeurs lors de la réunion de politique monétaire qui débute aujourd’hui et qui se conclura demain.





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