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Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : regain timide des ventes au détail en février
Faits saillants
- Les ventes au détail ont augmenté de 0,6 % en février, après une baisse de 1,1 % (révisée de -0,8 %) en janvier. Excluant les autos et l’essence, les ventes affichent une hausse de 0,3 %.
Commentaires
La faiblesse de janvier, bien que plus prononcée que ce qui était préalablement annoncé, a été de courte durée. Comme prévu, la météo plus clémente en février a aidé les dépenses des ménages à recommencer à croître. Cela dit, le niveau de vente demeure plus bas que ceux que l’on observait au cours de l’automne dernier.
Comme attendu depuis que les données sur les ventes d’automobiles neuves ont été publiées au début du mois, le regain est en partie venu des ventes auprès des concessionnaires. Celles-ci ont bondi de 1,6 %, leur meilleure croissance depuis mai 2023. La hausse des prix de l’essence a également aidé par le biais d’une croissance mensuelle de 0,9 % de la valeur des ventes auprès des stations-service.
La hausse de 0,3 % des ventes excluant les automobiles et l’essence est plus timide, mais tout de même encourageante après un revers de 0,8 % en janvier, la pire baisse depuis mars 2023. Le principal gain est venu des centres de rénovation (+2,2 %), qui avaient d’ailleurs été affectés négativement en janvier (-4,3 %). On remarque aussi une amélioration du côté de la restauration après une baisse en janvier. Les produits électroniques ont encore bien fait alors qu’ils demeuraient en hausse en janvier.
Il y a cependant certaines poches de faiblesse qui perdurent. Pour la première fois depuis 2013, les ventes en ligne et par catalogue (nonstore retailers)ont subi deux mois successifs de recul. Les ventes de vêtements ont reculé de 0,5 % (après une baisse de 0,8 % en janvier), bien que l’indice des prix à la consommation affiche une hausse de 0,6 % des prix dans ce secteur. Les magasins de meubles affichent une diminution mensuelle de 1,1 % et une variation annuelle de -10,1 %, reflétant probablement le niveau élevé des taux d’intérêt. D’ailleurs, l’octroi des prêts à terme est en ralentissement aux États−Unis.
Après de très bonnes croissances aux troisième et quatrième trimestres de 2023, il semble que la consommation montrera une progression plus modeste en ce premier trimestre de 2024. Si l’on se base sur les ventes au détail de janvier et février, la croissance réelle de la consommation de biens pourrait être pratiquement nulle. Évidemment, un regain soudain en mars aiderait la situation, mais on sent toutefois qu’il y a moins d’impulsion pour les dépenses des ménages américains. Le niveau élevé des taux d’intérêt, le ralentissement du crédit à la consommation et l’épargne accumulée qui se tarit sont tous des facteurs qui pourraient faire que la consommation sera plus lente en première moitié de 2024.
Implications
Le regain des ventes au détail en février après un mois de janvier très décevant est évidemment une bonne nouvelle. Ces mouvements semblent d’ailleurs avoir été affectés par les aléas de la météo. Cela dit, les ventes restent plus faibles qu’à la fin de 2023 et la consommation semble avoir moins de tonus. Si les prochaines croissances mensuelles des ventes au détail se montrent relativement timides, cela pourrait aider l’inflation à ralentir davantage et ainsi amener la Réserve fédérale à commencer à diminuer ses taux directeurs, probablement à la fin du printemps.
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