- Randall Bartlett, directeur principal, économie canadienne • LJ Valencia, analyste économique
La productivité s’est de nouveau mise en veilleuse au T2 2024
Faits saillants
- La productivité de la main-d’œuvre a enregistré un déclin trimestriel de 0,2 % au T2 2024. Il s’agit d’une huitième baisse au cours des neuf derniers trimestres. La productivité est ainsi inférieure au niveau prépandémique atteint au T4 2019 pour un cinquième trimestre consécutif.
- Le PIB réel a crû de 0,5 % au deuxième trimestre par rapport au précédent. Les secteurs des biens et des services ont tous deux enregistré des gains, tandis que la production du secteur non commercial a progressé de 0,7 %.
- Les heures travaillées ont cependant augmenté de 0,7 % au T2 2024, ce qui a contrebalancé la hausse de la production. Le total des heures travaillées a ainsi dépassé de plus de 6,0 % le niveau du T4 2019.
- La croissance du coût unitaire de main-d’œuvre (coût de la main-d’œuvre par unité de production) des entreprises canadiennes a ralenti pour s’établir à 0,8 % au T2 2024, mais est restée globalement élevée en raison d’une hausse de 2,0 % de ce coût dans le secteur non commercial.
- Le rythme vigoureux et continu de la croissance du coût unitaire de main-d’œuvre s’est traduit par des gains soutenus de la rémunération par heure travaillée, en hausse de 0,9 % au T2. Cette augmentation a toutefois été accompagnée d’une progression de 2,0 % des salaires dans le secteur non commercial, ce qui renforce notre point de vue Lien externe au site. selon lequel la rémunération généreuse et en hausse dans le secteur public maintient les salaires élevés.
Commentaires
La productivité du travail semble s’être de nouveau mise en veilleuse au deuxième trimestre, ce qui correspond à la tendance des dernières années. Même si la croissance du PIB réel s’est accélérée, elle a continué d’être dépassée par le nombre d’heures travaillées, ce qui a entraîné une nouvelle baisse de la productivité. Cependant, même si le rythme de croissance des salaires dans le secteur des entreprises a ralenti au T2, sa progression soutenue a fait en sorte que le coût unitaire de main-d’œuvre est resté élevé pour les entreprises (graphique 1).
Pour la suite, les données mensuelles sur les heures travaillées montrent des signes avant-coureurs d’accélération au T3. Si la croissance du PIB réel est conforme au résultat provisoire de Statistique Canada, cela pourrait indiquer un autre trimestre de baisse de la productivité.
Implications
Le coût unitaire de main-d’œuvre demeure élevé au Canada, ce qui laisse présager que les gains de productivité sont trop faibles pour contrebalancer les pressions salariales. Toutefois, dans sa déclaration préliminaire à la conférence de presse accompagnant la décision d’hier sur les taux, le gouverneur de la Banque du Canada a mentionné que « [l]es capacités excédentaires sur le marché du travail devraient ralentir la croissance des salaires, laquelle est encore élevée par rapport à celle de la productivité ». Ainsi, les taux d’intérêt élevés devraient continuer de freiner la croissance des salaires, ce qui contribuera à ramener l’inflation à la cible de 2 % de la Banque du Canada. Dans ce contexte, nous prévoyons Lien externe au site. qu’une autre baisse de 25 points de base du taux directeur sera annoncée lors de la réunion d’octobre.
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