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Nouvelles économiques

Canada : les ventes de maisons ralentissent, la BdC étant maintenant sur les lignes de côté

15 septembre 2023
Marc Desormeaux
Économiste principal

Faits Saillants

  • Les ventes totales de propriétés existantes au Canada ont chuté de 4,1 % en août 2023. Il s’agit de la deuxième baisse mensuelle consécutive et de la plus rapide depuis la période qui a suivi la première hausse de taux de la Banque du Canada (BdC) l’an dernier. Le tableau 1 présente les principales données.
  • Nous estimons toujours que la croissance du PIB réel ne sera que légèrement positive au T3 2023, ce qui est bien inférieur à la dernière projection de 1,5 % (annualisée) de la BdC (voir nos plus récentes Prévisions économiques et financières Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. publiées hier).

Implications

La dernière hausse de taux d’intérêt de la BdC remonte maintenant à deux mois et il est clair que le marché de l’habitation du Canada a réagi. L’élan des ventes et des prix qui a caractérisé la pause initiale de la BdC est clairement chose du passé, et nous voyons la faiblesse s’étendre de plus en plus au-delà des villes où les prix sont les plus élevés (graphique 1). Cette observation appuie la décision de la BdC d’interrompre le relèvement de ses taux directeurs à sa réunion de septembre. 

Du côté de l’offre, les résultats ont été plus mitigés. Comme nous l’avons indiqué précédemment Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. dans une de nos publications, les nouvelles inscriptions à l’échelle nationale avaient connu leur plus forte progression sur trois mois en excluant la pandémie. Cette avancée suit une période plus tôt cette année où le resserrement de l’offre a contribué aux fortes poussées des prix. En août, le rythme de croissance des nouvelles inscriptions a ralenti, peut-être en raison d’un contexte de vente moins favorable. Toutefois, le relâchement important et généralisé de l’offre au cours des derniers mois indique un changement considérable de la tendance des marchés. Cela laisse croire que plusieurs propriétaires peinent de plus en plus à supporter le poids de coûts d’emprunt nettement plus élevés.

Bien que ce rapport indique que la demande et l’offre de propriétés à court terme sont de plus en plus alignées, le retour à l’abordabilité n’est pas imminent. Les coûts de financement hypothécaire demeurent élevés, et nous ne prévoyons toujours pas que la BdC réduira les taux d’intérêt avant le premier trimestre de 2024, au plus tôt Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre.. Également, malgré la montée fulgurante des nouvelles inscriptions, les estimations de la SCHL Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. publiées plus tôt cette semaine confirment que les tendances à long terme en matière de construction résidentielle sont nettement insuffisantes pour répondre aux besoins d’une population en forte croissance. En fait, les Études économiques de Desjardins Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. ont récemment prévu qu’une récession grave, semblable à celle des années 1990 en Ontario, ne servirait qu’à ramener l’abordabilité du logement dans la plus grande ville du Canada au niveau de la fin de 2015, déjà élevé, d’ici le milieu de la présente décennie.

Cependant, certaines différences régionales demeurent. Les villes albertaines plus abordables sont au cœur de la plus forte croissance démographique de toutes les provinces canadiennes (graphique 2). Contrairement à Toronto, à Vancouver et aux grands centres dispendieux de ces régions elles n’ont pas encore connu de ralentissement important des achats. Nous nous attendons à ce que les volumes de ventes dans les Prairies soient de plus en plus affectés par la hausse marquée des taux d’intérêt et le contexte économique moins favorable. Mais une meilleure abordabilité, des gains d’emplois Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. records ou quasi records, qui semblent durables, et une exposition relativement peu importante aux secteurs économiques axés sur l’immobilier sont de bon augure pour les marchés de l’habitation de la région.