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Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne
Aperçu de l’Énoncé économique de l’automne du gouvernement federal - Les connus et inconnus des plans de dépenses fédérales
Dans cette analyse, nous nous inspirons de Donald Rumsfeld, ancien secrétaire à la Défense des États‑Unis, et dressons un portrait des « connus et inconnus » des prévisions financières fédérales en vue de l’Énoncé économique de l’automne 2023 (ÉÉA 2023).
Les « connus connus » (ce que nous savons que nous savons) sont bien connus. Par exemple, le point de départ des prévisions budgétaires fédérales est bien meilleur que l’estimation du budget de 2023. L’économie a également surpassé les attentes au début de 2023. Mais cela risque de ne pas perdurer. En effet, jusqu’à maintenant, le solde budgétaire pour l’exercice en cours a été inférieur aux prévisions. Si l’on ajoute à cela les ententes salariales conclues avec les fonctionnaires avant l’été, les « connus connus » des prévisions budgétaires fédérales pointent vers un déficit plus important pour chaque année de l’horizon de prévision.
Viennent ensuite les « inconnus connus », ces éléments qui sont sur notre radar, mais pour lesquels il nous manque de l’information. On peut penser notamment aux subventions industrielles non planifiées, aux revenus attendus, mais non réalisés, à un éventuel régime national d’assurance‑médicaments ou à l’incidence financière des récentes exemptions à la taxe sur le carbone. Ensemble, ces mesures ont érodé la marge de manœuvre budgétaire du gouvernement fédéral, mais nous ne savons pas précisément de combien.
Finalement, il y a des « inconnus inconnus » dans l’ÉÉA 2023 – ces éléments que nous ignorons complètement et qui viendront eux aussi gruger dans le budget fédéral. Cela dit, le gouvernement dispose d’une marge de manœuvre suffisante pour empêcher le ratio de la dette au PIB d’augmenter continuellement sur l’horizon des prévisions. Il ne faut cependant rien tenir pour acquis, car la hausse des taux d’intérêt fait grimper le ratio du service de la dette toujours plus haut, même si ce ratio demeure bien en deçà du niveau atteint dans les années 1990. Ainsi, le gouvernement fédéral ferait certes bien de présenter ses assises financières et de s’y tenir. Mais il faut se garder d’exagérer quant à l’état actuel des finances fédérales, qui n’a rien à envier à celui de nos homologues du G7.
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